Le tableau des histoires
Des mots et des questions pour parler des récits de fiction
Il s'agit d'aider les enfants à questionner le texte en développant des procédures qu'ils pourront progressivement intérioriser.
Sylvie Cèbe insiste sur la nécessité de "stabiliser les formats d'activité, c'est à dire d'offrir aux élèves des situations régulières, des tâches familières et un déroulement formaté afin qu'ils puissent comprendre ce qu'ils sont en train d'apprendre, se repérer dans l'activité et prendre progressivement une part de plus en plus grande dans son contrôle".
Dans cette perspective, le tableau des histoires, avec ses rubriques permanentes, facilite le repérage des régularités de structure narrative, du rôle des actants au moment même de la lecture et aide ainsi la régulation par l'enfant de la tâche complexe de compréhension.
Pour chaque album, plusieurs illustrations sont proposées parmi lesquelles nous choisissons celles qui répondent aux questions du tableau, à savoir :
- quel est le titre ?
- qui est le(s) héros ?
- quel est son problème ?
- qui l'aide ?
- qui lui fait obstacle ?
- comment ça finit ? (faire systématiquement le lien entre la situation de départ ou le problème et la fin pour faire percevoir la notion de résolution) .
- quelles sont les phrases de l'album que vous aimez entendre ?
La difficulté (surtout quand les enfants ont été un peu systématiquement "formatés" aux images séquentielles), est de comprendre qu'il ne s'agit pas ici de raconter l'histoire.
Il est donc préférable d'éviter tout travail sur la chronologie avant cette séquence. On pourra éventuellement travailler la chronologie après même si, dixit Mireille Brigaudiot : "une belle piste de recherche didactique, est de travailler davantage les relations causales et moins la chronologie comme on le fait en maternelle."
Ces "questions" que nous pose le tableau nous permettent de :
- poser le métalangage textuel : les notions de héros, de début, de fin, de quête, d'évolution des personnages....
- intérioriser ces notions qui seront une aide à la compréhension de tous les récits entendus puis lus
- susciter des débats interprétatifs et lever les ambiguïtés du texte qui fourvoient les plus fragiles de nos élèves, ceux qui, peu compétents dans le traitement de la chaîne linguistique, s'accrochent aux illustrations qu'ils interprètent parfois de manière erronée, ou restent fixés sur un ou deux épisodes chargés d'émotion, sans construire la continuité narrative.